MAEL

résidences

Jardin de Vigneron-ne / DrawInternational
ArtHouseCaylus / La Fabrique / CAYLUS (82) / 2024

Fragilité

Le métier de vigneron-ne est un métier exigeant, la vigne est fragile et tributaire des éléments. Ses fruits demandent soin et attention. Le vin naturel, ici au domaine AntocyÂme, est la mémoire de ce temps de veille.

Au détour d’une rangée de vigne, un tas de piquets d’acacia réformés, pêle-mêle. Il est beau, comme un jeu de mikado, il est d’un autre temps et me renvoie à des images de mon enfance. Amoncellement fragile ; ne pas y toucher ! Il sert désormais de niche écologique pour diverses espèces.

C’est pour moi une image représentative de la fragilité du métier et de la vinification. Sa représentation va m’accompagner tout au long de la résidence Jardin Vigneron-ne. Au chai je le dessine en couleur à l’aide de Poscas sur un couvercle de barrique (idée propulsée par Muriel et Ben). Puis à l’atelier je m’attarde sur sa structure avec des dessins aux crayons de couleurs. Les échanges avec John et Grete de Drawinternational font encore évoluer mon travail. Je me lance dans une série de dessins au fusain. A La Fabrique de Caylus le matériau carton et la graveuse laser se sont imposés comme une évidence. Le support carton est issu du bois et du rebut comme les piquets d’acacia, la graveuse laser fait écho à ma pratique de la gravure sur cuivre. Ici l’outil numérique se met au service du dessin.
Avec Iris, Nina et Renaud, on expérimente, on cherche, c’est très intéressant. Découpe ou gravure ? Finalement le carton brûle et révèle ses cannelures. Le dessin apparaît strié de lignes plus ou moins accidentées par le laser. Le choix s’arrête sur les cannelures à l’horizontale. Le bras de la graveuse laser trace des lignes dans un va-et-vient incessant.

C’est ce geste là qui me conduit aux dessins des reflets. Je sors du cadre de la résidence Jardin Vigneron-ne. Il est alors question d’eau, de marais puis de reflets. Fragilité des zones humides, sensibilité et variations du reflet sur l’eau, geste répétés du fusain et de la gomme guident désormais cette nouvelle recherche.

Je remercie vivement toutes les personnes citées dans ce texte qui ont jalonné ce chemin de résidence.

La galerie : la légende des images apparait au survol.

36Arles / RÉSIDENCE ET EXPOSITION
ARLES (13) / Février 2018

10 jours de résidence au 36Arles ponctuée par une exposition de sortie de résidence avec présentation de créations réalisées en amont. 10 jours entre dessin, peinture, observation et intervention en milieu scolaire. Je remercie Natalie Victor-Retali du 36Arles pour son accueil chaleureux.

Créations en amont : les Métamorphes

J’ouvre une parenthèse, celle de l’intime et me laisse transporter par l’inattendu.
Les gestes du dessin et de la gravure sont au commencement de ma peinture. Ils lui donnent la direction.
A ceux-ci s’ajoutent de nouvelles formes, les Métamorphes.
Leur capacité de transformation leur est propre. Sans cesse en mutation, le Métamorphe apparaît sous divers aspects, partie de corps humain, animal ou encore paysage…

Une histoire au féminin….

Gouaches, dessins et gravures interagissent et sont aujourd’hui indissociables dans mon univers.

Dessins de résidences

la pierre, le végétal, les salins

Projet B2 / Résidence Dessin
Clisson (44) / mai-juin 2017

Le projet « B2 » proposait un lieu de résidence pour des projets d’écriture, de créations littéraire, artistique, scientifique ou de recherche, dans un environnement paisible à Clisson (Loire-Atlantique).

Clisson est une petite ville traversée par deux rivières : la Sèvre et la Moine. Deux semaines en immersion dédiées au dessin. Je ne connaissais pas la ville et ses environs. Mon séjour fut naturellement rythmé par des séances de croquis en extérieur et du dessin à l’atelier d’après croquis et photos.

Une première image

Au cœur du village se trouve un immense saule pleureur surmonté d’un château.
Cette image est je pense le point de départ (et la synthèse) de ce qu’allait être le rendu du travail de la résidence. Nature et architecture ne font qu’un et prennent la forme onirique « d’un château chevelu ou barbu » (50×65 cm).

En parallèle au bâti néoclassique d’inspiration italienne, se dresse le château de Clisson.
Édifié par la puissante famille de Clisson à partir du XIIe siècle, il est incendié pendant la guerre de Vendée (1793-1796). Aujourd’hui, ce site offre encore de nombreux exemples d’architecture défensive. Je n’ai pas su résister, à l’attirance de ce lieu. Vu de l’extérieur, il est dominant, encore défensif, il regarde loin devant. De l’intérieur, c’est la fragilité qui l’emporte, les vestiges d’après les combats, les ravages du feu, les cris des vendéens du fond du puits.

Artifices et nature

Les bords de Sèvre ont été aménagés par le sculpteur François-Frédéric Lemot entre 1805 et 1827. Dans le bois de la Garenne Lemot, il crée une suite d’espaces évoquant l’antique Paradis perdu, le Moyen Âge et l’Histoire. Il fait s’élever une maison de style rustique à l’italienne, une villa néoclassique et des « fabriques » ornementales… (voir https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr).

Les dessins intitulés Diane, Héloïse, Les rochers Rousseau et Delille sont directement inspirés de ces aménagements (32×41 cm).

La dernière image

La centrale à béton (1960) de Trentemoult découverte à Rezé près de Nantes et je bouclais ma série !
Ce site a été investi par un artiste suisse Romain Signer. Son œuvre a tout de suite attirée mon attention. Un pendule de 7 mètres de long s’accroche au bâtiment. Cette horloge sans aiguille, marque la lente déchéance du bâtiment, la course inéluctable des êtres et des choses vers leur disparition.
J’ai gardé du site l’image de la centrale et de son caractère imposant même si vouée à disparaître. Comme le château, elle eut ses heures de gloire et comme lui, elle garde les traces d’un temps révolu. Son format : 50×65 cm.

Je remercie chaleureusement Jean-Paul et Brigitte Borleteau pour leur accueil à Clisson ainsi que Catherine et Bruno.